• Trouver une parade


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  • Je fais une marche arrière espèce d'enclume!!!


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  • Chapitre 36: Vous

    Elle partit peu de temps après épuisée.

    Méditer trop longtemps et aussi intensément n’est pas foncièrement bon pour l’âme surtout quand c’est la première fois.

    Je me dirige à pas lent vers baakee aatmaen*. Un lieu sacré et secret du jardin des scarification. J’en suis le gardien.

    Baakee aatmaen est une pièce circulaire à toit ouvert. Sa porte d’entrée en ébène de Mozambique porte sur ses battants un dragon et un griffon aux allures paisible mais avec les même couleurs et matériaux que les deux ponts. En entrant on peut voir en son centre reposer le seul et unique spécimen de cerisier bleu au monde. Un cerisier titanesque et millénaire d’où pour une obscure raison le tronc est entrelacé de roses de toutes espèces. Autour de l’arbre, l’herbe a fait place à un parterre de lycoris rouge sang parfois stopper par la présence de basses aux eaux clairs et limpides où la présence des lotus bleus, des nymphéas blanches ainsi que des carpes koïs rajoutent un air féérique à la pièce.

    Je passe le frêle petit pont en bambou et m’installe contre les flancs de l’arbre sacré. En position de méditation, j’attends.

    Je n’attendis pas longtemps. Déjà je sens sa présence et le frôlement de son déplacement à travers le champ pourpre tel une brise se fait percevoir.

    Elle est là.

    J’ouvre les yeux mais ne vit que les ténèbres. Je ne vois plus que ça depuis des années mais je sais ce qui m’entoure grâce à elle.

     

    -Belle nuit n’est-ce pas ?

     

    Sa voix douce et lugubre fait écho au silence.

     

    -Tum usake vaibhav ke lie aae ho? (Vous êtes venus pour elle votre splendeur ?)

     

    Le silence me répond glaçant.

     

    -Aap jaanate hain ... main aapake prati vaphaadaar hoon, main un kaaryon ko karane se bachata hoon jo aapako pasand nahin hain, jab se aapane meree aankhen lee hain, mainne sab kuchh kiya hai taaki aapake pratyek kaary, aapake pratyek aadesh mein baadha na ho aur vah sab kuchh aapakee ichchha ke anusaar hota hai. (Vous savez…je vous suis fidèle. J’évite de faire des actions qui vous déplaise. Depuis que vous avez pris mes yeux, j’ai tout fait pour que chacune de vos actions, chacun de vos ordres ne soient pas entravé et que tout se déroule selon votre volonté.)

     

    Elle reste silencieuse mais son inquiétude est perceptible.

     

    -Aap bhayabheet kyon honge? kya aap is baat se chintit honge ki mainne eris se kya kaha ho sakata hai? chinta na karen, mainne abhee kaha tha ki aap bahut puraanee aur shaktishaalee ikaee hain. (Pourquoi cette agitation ? Auriez-vous peur ? Seriez vous inquiète de ce que j’aurais pu dire à Eris ? N’aillez crainte. Je n’ai juste dit que vous êtes une entité très ancienne et puissante.)

    L’atmosphère se détend.

     

    - Doosaree or, yah aapako pyaar se bhramit karata hai. (Par contre, elle vous confond avec l’Amour.)

     

    -Comment ose t’elle me confondre avec cette jeunette ? Si savais été avec elle, j’aurais compris. Même si on nous différencie l’une de l’autre, nous sommes quand même la face de la même pièce. Semblable. Jumelle. Mais…radicalement différente. Du moins…si j’en crois les pensées humaines.

     

    - Yahaan tak ​​ki aapake jeevan ko banaane vaale naam kee dhaarana bhee alag aur samaan hai. aap apane svayan ke astitv ke bahut virodhaabhaas hain. (Même la notion du nom qui forme vos existences est à la fois différent et identique. Vous êtes la contradiction même de votre propre existence.)

     

    Je la sentis se déplacer derrière moi. Elle pose ses douces mains glacées sur ma tête.

     

    - kya tum mujhe le jaoge? (Vous allez me prendre ?)

     

    -Non. J’ai encore besoin de toi dans ce monde.

     

    - main aapako sun raha hoon, aap mujhase kya ummeed karate hain? (Je vous écoute. Qu’attendez-vous de moi ?)

     

    -Essaie de deviner.

     

    Elle peut désirer n’importe quoi. Ça peut être à la fois très simple ou bien très complexe mais vu les circonstances…

    Réfléchis…la petite est bouleversée. Elle a vécu trop de choses en peu de temps. Sa vie a basculé en un éclair. Elle est perdue et ne sait plus quoi faire. Elle a aussi perdu quelqu’un de très important pour elle. Son « ange », son « griffon », son « roi ». Il faut qu’elle se reconstruise…Je vais la garder près de moi pendant quelque temps.

    Elle retire ses mains et commence à partir.

    - sabhee khoee huee aatmaen mere paas aatee hain. yah meree saja hai. yah vah saja hai jo tumane mujhe dee hai. ise mat bhoolana ... Être pâle. (Toutes les âmes perdus viennent jusqu’à moi. C’est ma punition. C’est la punition que VOUS m’avez affligée. Ne l’oubliez pas…Être pâle.)

    Le silence me répond, elle est partie.

     

    - Griphin ... Rodrigue ... main aapase milane ka intajaar nahin kar sakata. (Le griffon…Rodrigue…j’ai hâte de te rencontrer.)

     

     

    *baakee aatmaen : le repos des âmes


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  • Chapitre 35: Le jardin des scarifications

    Comparer aux autres jardins, le Jardin des Scarifications possède pour seul plante un sal*.

    Ce jardin est assez particulier. Dépourvu de plantes, la terre friable et aussi sombre que l’enfer est mis à nue. Le seul décor notable sont des rochers à l’aspect de croc et disposer en une sorte de mâchoire acéré d’une bête horrifique des temps antique, des restes d’arbres morts bruler par le soleil aux allures de cadavres humains : une véritable forêt de la mort ou des morts.

    Le temple, comparé au temple principal et secondaire, est tout tant longueur, étroit, sombre et de plafond assez bas. Plus ou moins 2 mètres de haut pour un espace où seulement deux hommes de bonne stature peuvent toucher, avec les bras à la verticale, un des murs et son confrère du bout des doigts sans problème**. Il se nomme Maun aur baakee aatmaen***mais les moines préfèrent l’appeler Aatmaon ka andhera****ou encore Maut ka ghar*****.

    Je m’avance dans ce paysage désertique et entre dans le temple. L’intérieur est encore plus sombre que ce que je pouvais l’imaginer. Il n’y a pas de fenêtre à l’intérieur et la seule source de lumière est l’entrée. Lumière qui est aspirer à l’intérieur et s’éteint comme dans un trou noir. En tendant mes bras devant moi et en mettant mes mains droites…je ne les vois pas.

    A travers cette obscurité, qui s’épaissit de plus en plus quand tu t’avances dans le temple aider aussi par les vapeurs d’encens, un point grisâtre, presque transparent et flou ce découpe en une forme qui semble être ronde. Dans les ténèbres des formes humanoïdes sont présentes : statuts ou croyants ?

    J’avance prudemment vers cette forme…doucement…pas à pas…dans le silence vacarme de la mort. Le bruit de mes pas ou de ma respiration est assassiner même les battements de mon cœur se taisent.  Je suis sourde et aveugle.

    Le temps semble avoir été annihilé lui aussi.

    J’ai beau marcher puis courir de tout mais force…je n’avance pas. Les ténèbres et le silence m’emprisonne en un cauchemar. Il m’est impossible de réfléchir. Je n’y arrive plus…mais…une question se glisse dans mon esprit sans que je n’y pense vraiment : Est-ce que je suis morte ?

     

    Au bout d’une éternité, je déboule exténuer et en sueur dans un lieu où la lumière vive et blanche manque de me rendre aveugle. Sous cette forte lumière, je chancelle…ma tête tourne…j’ai mal !! Au secours !!!

    Bien plus tard, je reviens à moi. Mon sang vrille dans mes tempes et ma tête tourne encore un peu. J’ai perdu connaissance ?

    Je me relève et regarde mon environnement : c’est une salle circulaire avec une rivière qui la traverse perpendiculairement, une sorte d’îlot en marbre blanc de taille moyenne où un arbre trône en son centre, les murs sont blancs tout comme le plafond où une mosaïque de turquoises, de quartz rose et de pierre de lune représente l’astre lunaire, des lampes de verres blanches contiennent des bougies flamboyantes.

     Pour accéder à l’îlot : deux magnifiques ponts parallèles l’un à l’autre se dressent.

    Le premier en marbre blanc est constellé de diamants, d’opales et de perles. Ses gravures en ivoires représentent des fleurs et des oiseaux où de délicates feuilles d’or y sont déposées. Les quatre pieds du pont sont portés par de royales griffons en marbres avec des griffes en cristal et des yeux en rubis avec autour de son cou un pendant un jade et sur sa tête une couronne du même joyau ainsi que leurs ailes déployées.

    Le deuxième en marbre noir est parsemé de diamants noirs, de pierres de lune et d’œil de tigre. Ses gravures à lui sont des constellations et des planètes où de très fines feuilles d’argent sont déposées sur leurs verres de couleurs des différents bleus et des différents violets. Les pieds du pont représentent des dragons. Des dragons occidentaux. Ce qui est étrange pour la région. Les quatre dragons sont identiques mais aussi totalement différent : ils sont tous en marbres noirs, ont leurs yeux sont en saphir, ont un pendant en améthyste et des griffes, leurs ailes déployées ainsi que leurs crocs en cristal mais leurs objets et leurs postures sont différentes. Les deux premiers, plus proches, ont une posture agressive : celui de gauche crache des flammes représentées en améthyste et celui de droite allonger sur le sol, ma tête relevée et la gueule poussant un hurlement muet garde une épée longue du même joyau que son voisin. Les deux derniers, plus éloignés, ont une posture plus douce : celui de gauche est assis sur pattes arrière et tiens dans celles de devant un livre en améthyste et celui de droite a quasiment la même posture sauf que sa tête est tournée vers le dragonneau qui vient de sortir de son œuf comme les trois entre statuts de marbres l’œuf est en améthyste.

    Comparé au reste de la pièce voire du temple, ces deux ponts sont à la fois imposants, magnifique et mystique où que l’on soit sur la rive les huit statuts vous suivent du regard.

     

    Encore un peu étourdi, je clopine vers les dragons moins lumineux que les griffons. Je me calle entre les ailes du dragon à l’épée et la rembarre du pont là je me mets à méditer.

    Plusieurs heures s’écoulent, la nuit commence à tomber. Je peux le deviner à la couleur l’eau qui passe du bleu indigo aux nuances orangé, violines et rougeâtres. Je reste encore un peu avant de décider de rentrer.

    -Aap kab rukate hain? (Quand est-ce que tu arrêtes ?)

    Une voie masculine m’arrête dans mon élan. Personne ne se trouve dans la pièce à part moi.

    - Aapako lagata hai ki aap kahaan dikhate hain? Chaand ke paas khade ho jao. Thoda moorkh. (Où penses-tu regarder ? Lève la tête vers la lune. Petite sotte.)

    Vexée je fais un peu la mou mais lève la tête vers le plafond. Là sous l’éclat des flammes et des pierres, encadré par les branches de l’arbre une silhouette pâle, vêtu d’un vêtement blanc et dont le sari orange pend entourant les végétaux, se tiens conquérant à son sommet. Il continue sa tirade dans un anglais impeccable.

     

    - It's been hours that you swarm my chakras with your dark thoughts. And you think you can leave without paying the price? No no. It would be too easy. And I do not want an excuse. You'll stay there until I decide you can leave. I will PERSONALLY take care of your redemption.  (Ca fait des heures que tu pullule mes chakras avec tes pensées sombres. Et tu penses pouvoir partir sans en payer le prix ? Non non. Ça serait trop facile. Et je ne veux pas d’excuse. Tu vas rester là jusqu’à ce que je décide que tu peux partir. Je m’occuperais PERSONELLEMENT de ta rédemption.) 

    Il finit sa tirade en faisant craquer ses doigts. Je déglutis difficilement.

    - Approach… Eris. (Approche…Eris)

    - How do you know my name? (Comment connaissez-vous mon non ?)

    - Something told me. (Quelque chose me l’a dit.)

    - Some… (Quelque…)

    -Silence ! (Silence !)

    Mon Incompréhension le fait rire. Un rire comme un tintement de verre de cristal.

    - You sat on the dragon's bridge. Why ? (Tu t’es assis sur le pont du dragon. Pourquoi ?)

    - Because ... he attracted me more? (Parce que…il m’attirait plus ?)

    - In mythology, the griffin represents nobility, loyalty and wisdom, the symbol of the king. While the dragon represents ferocity, courage and strength, the symbol of the warrior. So out of respect for your companion? (Dans la mythologie, le griffon représente la noblesse, la loyauté et la sagesse. Le symbole du roi. Tandis que le dragon représente la férocité, le courage et la force. Le symbole du guerrier. Alors serais ce par respect pour ton compagnon ?)

    - I… (Je…)

    - Silence, come ... come on. (Silence. Viens…approche.)

    Je le rejoins sous le sal. Nous nous asseyons l’un en face de l’autre.

    - Go on talk. (Vas-y. Parle.)

    - What do you want to know? (Que voulez-vous savoir ?)

    - All that I do not know. (Tout ce que je ne sais pas.)

    Sa réponse me surpris. Je ne sais que dire. Je décide alors de lui dire tout sur ma vie, mon voyage. Mais…

    - You just tell me what I already know. (Tu ne fais que me dire que ce que je sais déjà.)

    - How can you know everything? Only the gods know everything, right? (Comment pouvez-vous tout savoir ? Seuls les dieux savent tout, non ?)

    La colère gronde en moi depuis si longtemps explose en un coup.

    Je suis épuisée. C’est la première fois que je crie. Ma gorge me fait mal.

    Il reste toujours silencieux. J’ignore ce qu’il pense. Il est comme Michel. Le même air impassible.

    Sauf que ce prêtre garde toujours ses yeux fermés et il a cet air serein que seul un mort peut avoir.

    Il écarte un peu les plis de sa toge dévoilant un corps pâle et maigre. J’ai déjà vu des photos de gens anorexique mais comme ça. Pas aussi décharné. Pas aussi mort. Pas en vrai.

    Il remet un place sa toge, se lève et se place devant les ponts.

     

    - Eris ... I'm not a god. The notion of god ... in itself depends on one individual to another. Everyone has their own definition. Hence the term multiplicity. (Eris…Je ne suis pas un dieu. La notion de dieu…en elle-même dépend d’un individu à l’autre. Chacun en a sa propre définition. D’où le terme de multiplicité.)

     

    Il fait une pause puis repris.

     

    - Eris ... know that no god can save you or protect you because you do not need it. Just know that in this world there are very powerful entities, and you are protected by one that even the powerful of powerful of the powerful fear, she has been protecting and guiding you for a very long time She has brought you to this place You must have faith in you and in this entity I cannot tell you who she is because she forbids me Today, I can answer some of your questions, but you will have others on your own later, do not worry, everything will get better.   (Eris…sache qu’aucun dieu ne peut te sauver ni te protéger car tu n’en as pas besoin. Sache juste qu’en ce monde existe des entités très puissantes. Et tu en es protégée par une que même les puissants des puissants des puissants craignent. Elle te protège et te guide depuis très longtemps. Elle t’a conduit en ce lieu. Tu dois avoir foie en toi et en cette entité. Je ne peux pas te dire qui elle est car elle me l’interdit. Aujourd’hui, je peux te répondre à certaine de tes questions mais tu auras les autres par toi-même plus tard. Ne t’inquiété pas. Tout finis par s’arranger.)

     

    - All things get better? (Tout finit par s’arranger ?)

     

    Il acquise.

     

    - Entity? (Entité?)

     

    - Freedom, life, friendship, love, death ... and so on. (La liberté, la vie, l’amitié, l’amour, la mort….et j’en passe.)

     

    - I am protecting by an entity? (Je suis protéger par une entité ?)

     

    -Yes. (Oui.)

     

    - But which ? (Mais laquelle?)

     

    - She does not want me to tell you. Just know she's very powerful. (Elle ne veut pas que je te le dise. Sache juste qu’elle est très puissante.)

     

    - I have always heard that love is very powerful. (J’ai toujours entendu dire que l’amour est très puissant.)

     

    Il ne me regarde pas. Il se lève et commence à partir.

     

    - Wait! who are you? (Attendez ! Qui êtes-vous?)

     

    Il se retourne doucement son pied sur le pont du dragon et un sourire lunaire.

     

    - I am the man who sees without seeing what we can not see. I am the man who knows what should not be known. I am the man who understands the purposes of the Pale Being and who is closest to the entity "whose name is not to be pronounced." I am Aiska. (Je suis l’homme qui voit sans voir ce que l’on ne peut pas voir. Je suis l’homme qui sait ce qui ne devrait être su. Je suis l’homme qui comprend les desseins de l’Etre pâle et qui suis le plus proche de l’entité « dont le nom ne doit être prononcé ». Je suis Aïska.)

     

     

    *sal : est un grand arbre originaire de l'Asie du Sud. Il a une croissance plutôt lente et peut atteindre entre 30 et 35 m. Une sorte de saule. 

    **Imaginons que les deux hommes font XXL la longueur d’un de leur bras ferait 66 cm chacun. Ils en ont deux donc fois quatre : 66 * 4= 264 en comptant l’endroit du dos où sont les épaules rajoutons environs 60*2= 384. Donc le temple a environ une largeur de 3.84 mètres. L’équivalent de la longueur d’une chambre d’environ 11 m2. Ils sont un peu à l’étroit dans ce temple non ? 

    *** Maun aur baakee aatmaen : le silence et le repos des âmes

    **** Aatmaon ka andhera: les ténèbres des âmes

    ***** Maut ka ghar: la maison de la mort 


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  • Chapitre 34: Le temple de Kali

    L’Inde est un pays magnifique.

    La vue, l’ouïe, l’odorat sont les premiers sens qui se repaient de ce pays.

    Je reste trois semaines à Mumbaï pour apprendre la langue : l’Hindi. Je ne connais évidemment que les basses. Une conversation basique est facile à avoir mais…pour une conversation plus élaborer je dois utiliser l’anglais.

    Mon intention première est de rester un moment en Inde. J’ai besoin de calme, de remettre de l’ordre dans mes idées et surtout de me reposer.

     

    J’interroge les habitants de Poovankurichi* pour savoir où trouver un temple. Ils m’indiquent tous, sans exceptions, un temple très ancien ayant même plusieurs siècles dans la charpente : le temple de la déesse Kali**.

    Le temple est dur d’accès car situé au cœur de la forêt dans la montagne que l’on voie derrière le village.

    Un des villageois veut bien mis emmener mais il me prévient qu’il me laissera au pied de la montagne. Il n’ira pas plus loin. Ça me va.

     

    Arriver au pied de la montagne, après avoir remercier mon chauffeur, je m’engouffre aussitôt dans l’épaisse forêt. Il est treize heures à ce moment-là.

    Le chemin menant au temple est quasiment inexistant, camoufler par les pierres, les herbes, les feuilles voir détruit. Et quand il est visible, il est tortueux avec des trous remplient de reptiles de ma taille et d’insectes gros comme mon bras, ainsi qu’avec des arbres bas aux branches assurer qui t’arrachent la peau jusqu’aux sang et formant un toit de verdure rendant impossible le passage des rayons du soleil. Il fait noir comme dans la plus profonde et sombre grotte.

    Je me souviens que le chauffeur avait dit que cette forêt porte le double nom de Chhutakaare ka tareeka : le chemin de la rédemption mais ces habitants l’appellent plus : vah raasta jisase koee vaapas nahin aata hai soit le chemin d'où l'on ne revient pas. Elle porte bien son nom.

     

    Quand je sors enfin, il est 23 heures. J’ai mis dix heures à franchir le chemin, quand il en avait, menant au temple.

    Temple aux allures de forteresse.

    J’avance à la porte d’entrée. Elle est titanesque. Sur ses battants la déesse Kali y est représenter.  Un long et ancien escalier de marbre au monastère est gardé par deux immenses garudas*** en obsidienne aux allures menaçantes.

    Je saisis le heurtoir et frappe deux petits coups secs.

    J’attend un peu avant qu’un moine ne vienne m’ouvrir.

     

    - Gud eevaning. Mujhe itanee deree se aane ka aphasos hai. Lekin kya yahaan sona sambhav hai, krpaya? (Bonsoir. Je suis désolée d’arriver si tard. Mais est-ce possible de pouvoir dormir ici, s’il vous plait ?)

     

    Il me fait entrer et me mène auprès du prêtre supérieur. Après lui avoir expliquer ma situation, il m’autorise à rester. Il me conduit dans une petite chambre avec vu sur le jardin dans l’aile des invités.

    C’est la première fois que je dors dans un vrai lit depuis la Russie et sans la présence de Rodrigue à mes côtés. Je chasse cette idée de ma tête.

    Non…Non…N’y pense plus. Sinon je risque de fondre en larmes.

     

    Le restant de la nuit est secoué de cauchemars où se mêle sang, déesse dansante menaçante, garudas effrayant et Rodrigue.

     

    Je reste plusieurs semaines à méditer sous un vieux peuplier. Je n’arrive pas à retrouver le calme du début de mon voyage.

    Les moines l’ont remarqué. J’en ai discuté avec eux. Ils m’ont donné plusieurs astuces et solutions. Aucunes n’ont fonctionné.

    Je suis désespérée. Je pense partir ailleurs. Mais où ? Ca la voix est aux abonnés absents depuis que j’ai mis les pieds ici.

     

    Mon exaspération doit ce voir à des kilomètres à la ronde car un moine viens me voir pour me proposé une dernière solution.

     

    - Yahaan ek bhikshu hai jo aapake raakshason ko pahunchaane mein aapakee madad kar sakata hai. (Il y a ici un moine qui pourrait t’aider à délivrer de tes démons.)

     

    - Mujhe yah kahaan mil sakata hai? (Où puis-je le trouver ?)

     

    - Gaardan oph skaariphikeshan mein.  (Au Jardin des Scarifications.)

     

    Le Jardin des Scarification. J’ai déjà entendu parler de ce lieu.

    Là bas, les croyants se blessent intentionnellement dans l’espoir de purger « le mal » qui les ronge et se faire pardonner ainsi pardonné de ses pêchers de ses vies antérieurs et de sa vie actuelle. D’après ce que j’ai entendus dire, ce lieu serait gardé par « l’homme qui voit sans voir ce qui ne peut être vu par un homme qui voit ». Le nom tout à fait bateau désignant ce moine qui serait, celons la rumeur, capable de voir les morts.

     Je suis assez sceptique à ce sujet mais qui ne tente rien à rien.

    Donc allons-y.

    Direction le Jardin des Scarifications.

     

     

     

     

     

    *Poovankurichi : hameau situé dans le district de Tirunelveli près d'Ambasamudram, Tamil Nadu, Inde.Poovan signifie « vent » et Kurichi signifie « montagne » ou un endroit situé près d'une montagne.

    **Kali : une des représentations de Shakti, la déesse-mère. Déesse de la préservation, de la transformation et de la destruction. Une des formes de divinité la plus effrayante du panthéon hindouisme. Elle est souvent représentée nue, le regard féroce et la langue tirée, portant un long collier, descendant parfois à ses genoux, composé de crânes humains, dansant sur le corps de son mari : Shiva. Elle porte souvent un pagne formé de bras coupés, tient une tête décapitée dans une main, une épée, le pouvoir de la destruction, dans l'autre.

    ***garuda : est un homme-oiseau fabuleux de la mythologie hindouiste puis bouddhiste. C'est la monture du dieu Vishnu. Il est aussi considéré comme le roi des oiseaux.


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