• Chapitre 28: Une tempête

    Il est grand. Il est de taille moyenne.

    Il est athlétique. Il est fin comme une brindille.

    Il est à fait des études de médecine. Il est traducteur.

    Il est sûr de lui. Il est timide avec les filles.

    Il est fort comme un lion. Il est faible comme un nouveau-né.

    Il est brun. Il est blond.

    Il a des yeux onyx. Il les a vert.

    Il est toscan. Il est russe.

    Il n’est rien, un jeune homme entrainer par une tornade bleue sans qu’il ne le veuille.

    Il est le fils du plus grand chef de la mafia russe, un jeune homme rêvant de se faire entrainer par la tornade bleue mais elle ne le veut pas.

    -Quand on les compare ainsi. On voit très bien l’énorme différence entre Rodrigue et André. N’est-ce pas…Eris ?

    Confortablement installés en face de moi, les genoux repliés sous elle, un verre de kva à la main, elle me regarde sans me voir.

    Hé ! L’Être Pale, je comprends mieux pourquoi tu apprécie autant cette petite.

    Elle est impressionnante. Son courage, sa détermination n’ont rien à envier à personne. Les émotions qui se dégagent d’elle sont comme un tsunami destructeur qui emporte tout sur son passage ou bien un ouragan qui nous étouffe, nous essouffle, nous emporte et nous dépèce loin de chez nous. Eris est comme l’eau dans un désert, on ne peut qu’en boire. Eris est comme l’oxygène à la sortie d’une grotte étouffante, on ne la respire qu’à plein poumon.

    Une femme fatale sans en être une. Rodrigue…pauvre garçon. Il est l’une de ses victimes.

    Tout comme André. Mais heureusement, il a été exposé à cette tempête moins longtemps que lui.

    Être Pale, tu as réuni deux êtres qui sont à la fois vital et apocalyptique. Ton pouvoir est vraiment terrifiant.

    Rodrigue est calme mais au fond de lui, il est comme un tremblement de terre qui détruit tout sur ses terres ou un volcan trop longtemps endormit qui se met à hurler de rage quant-il est loin de son oasis. Il est violent mais il est comme le bon chien de berger gardant son troupeau ou comme un gros chat qui somnole et ronronne au coin de l’âtre sur les jambes de sa maitresse.

    Rodrigue a trouvé son oxygène et son oasis. Eris a trouvé son gardien et son rocher.

    -Deystvitel'no, Arkadi, mezhdu tvoim synom i Rodrigom net kartinki. (En effet, Arcadi. Entre ton fils et Rodrigue il n’y a pas photo.)

    Eris me regarde de ses yeux de dragonne comme si elle lisait en moi.

    -ispanskiy sharm, ne diskreditiruya russkikh (Le charme espagnol. Sans vouloir discrédité les russes.)

    -Lichno ya vas ponimayu: «U serdtsa yest' prichiny, po kotorym prichina ne znayet» (Personnellement, je te comprend. « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. »)

    -Pascal.

    Je lève mon verre en sa direction et en réponse à son geste, elle lève le sien. Nous restons ainsi en silence pendant plusieurs heures.

    -Kuda vy idete dal'she? (Ou compter vous aller ensuite ?)

    -V Kitaye. (En Chine.)

    - Vy znayete, kak govorit' na etom yazyke? (Vous savez parler la langue ?)

    - YA pogovoryu na dvoikh, my takzhe ogranichim polomku. (Je parlerais pour deux. On limitera la casse ainsi.)

    Je rit à cette remarque.

    - Kak s «YA terrorist»? (Comme avec « Je suis un terroriste » ?)

    Eris m’a raconté comment son ami avait atterrit en prison. Ça m’a bien fait rire. A ce souvenir, un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Je ne peux qu’imaginer sa réaction à ce moment-là.

    - YA ne mog vmeshivat'sya iz togo mesta, gde ya byl. I togda eto posluzhilo yemu urokom. (Je pouvais pas intervenir de là où j’étais. Et puis ça lui à servit de leçon.)

    Nous nous moquons encore un peu de se pauvre garçon avant de changer de sujet.

    - YA mogu otvezti tebya tuda, yesli khochesh'. (Je peux vous y emmener si vous voulez.)

    - Na samolete? (En avion ?)

    - V struye (En jet.)

    - Can. (Impossible.)

    - Pochemu? (Pourquoi ?)

    - Rodrig bolen na transporte. (Rodrigue est malade dans les transports.)

    - Vsego? (Dans tous ?)

    - Za isklyucheniyem avtomobilya. (Sauf la voiture.)

    - YA mogu vam dat'. (Je peux vous en donner une.)

    - Deystvitel'no? Vy uvereny? (Vraiment ? Vous êtes sur ?)

    - Da, pover'te mne. (Oui. Fait moi confiance.)

    Nous replongeons dans le silence.

    Le lendemain, Eris a annoncé la nouvelle à son compagnon. Il semble fou de joie à l’idée de repartir à l’aventure.

    Ils partirent quatre mois plus tard. Le temps de bien préparer la suite.

    André est triste d’avoir laissé partir Eris

    Eris et Rodrigue…ils sont parties comme ils sont arrivés.

    Comme…une tempête.


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