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Par Hyuuga le 20 Avril 2019 à 18:31
Bonsoir tout le monde. Après un an d'absence je reviens avec un nouveau chapitre. Il a été refais de zéro et m'a pris énormément de temps. Il faux savoir aussi que je suis actuellement en BTS et que je n'ai pas trop de temps même si la c'est les vacances.
Sur ce bonne lecture.
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Chapitre 33: Viêt Nam
Après lui avoir fait comprendre que ça petite crise de folie ne m’avait pas vraiment plut, je l’ai déposé au premier poste de police que j’ai croisé en laissant un petit mot aux policiers. Je rappel quand même que mon mandat est toujours d’actualité.
J'ai erré encore un mois ou deux dans Shanghai avant de repartir.
J'essais de pas trop me faire remarquer mais les regards mi-intrigué, mi-effrayé, mi-dégoutté des autres passants m'ont fait comprendre que c'était peine perdu.
- Regarde-toi dans une glace.
Je déambule telle un zombie dans une rue marchande, en se début de mâtiné il n'y a quasiment personne, et observe mon reflet.
Superposé au mannequin sans visage, vêtu d'un pantalon à pont1, d'un chemisier en satin bleu ciel avec une délicate écharpe en soi; mon visage creux et livide, mes yeux vides et cerner, mes cheveux gras, non peigner ayant presque perdu leur couleur bleu, ma maigreur ainsi que mes vêtements usés et ternes forme un contraste effrayant.
-Tu t'es tellement concentrer sur tes recherches que tu as oublié de répondre à tes 14 besoins2 que ton corps réclame.
Je dois le retrouver. Je ne peux pas le laisser. Pas après tout ce que l'on a vécu...
-Eris...ma petite...le monde est aussi vaste qu'il est petit. Toute chose perdue un jour ne l'est pas forcément perdus à jamais. Il faut savoir laisser le temps au temps. Prend le temps de te poser et de comprendre le monde qui t'entoure. J'aimerais te faire rencontrer un de mes vieux amis. Mais en attendant, rend toi au Viet Nam. Je t'aurais bien laissez resté ici mais tu as besoin de changer d'air.
Je reste collé à la vitre du magasin, les yeux dans le vide.
-Eris...Sache que je tiens toujours mes promesses. Je ne te mens pas...de tout façon je ne peux pas. Et tu sais pourquoi?...Parce que je suis tout ou rien. Je suis tout et rien. Je suis la fin du début et le début de la fin. Je suis la boucle qui ouvre et ferme le temps. On me donne une sœur qui est à la fois l'égal et l'opposées d'une même pièce. Je suis ni le destin ni le karma et encore moins une fatalité. Je suis omnipotent3 et omniprésent4. Alors...fais-moi confiance. Laisse-moi faire. Laisse-moi te guider encore un peu.
Quelque chose de long, doux, froid s'empare de mon poignet et me tire dans la rue. Ca doit être une main qui enserre mon poignet. Je n'en suis pas sure. Ce toucher est...étrange...voire...perturbant mais paradoxalement à la fois rassurant et terriblement familier. C'est une sensation indescriptible.
La créature me traîne sur le bord des rives du Huangpu5.
J'en profite pour me changer et me rendre plus présentable. Mes cheveux ont retrouvé leur couleur châtain. Il faudra que je refasse une teinture.
Je me dirige vers une supérette. Là je prie un nouveau nécessaire de toilette, de la nourriture, de l'eau, une corde (on ne sait jamais), un briquet (si je dois camper...vaux mieux avoir du feu) et une nouvelle teinture pour cheveux de couleur bleu. Elle est de moins bonne qualité que celle acheté par Edward et est plus foncé mais elle fera l'affaire.
Après huit longues et pénibles heures de marches, j'arrive enfin à l'aéroport de Shanghai ou de son nom complet: Aéroport International de Shanghai-Pudong.
La nuit est déjà bien avancer mais je n'ai pas le temps de rêvasser. Sur moi j'ai 1 379 yuan6, c'est juste assez pour aller à l'aéroport international Nội Bài de Hanoï au Viet Nam.
Je paie le billet. L'avion ne partira que demain à cinq heures. J'ai le temps de me reposer un peu mais avant ça une mise en beauté s'impose. Refaire ma teinture se révèle plus difficile que prévue. Je dois carrément couper une bonne longueur de cheveux à cause des nœuds et malgré mon démêlage sur les rives du Huangpu, j'ai encore des feuilles emmêlé dans ma tignasse. C'est au bout d'une heure et demie que je peux enfin sortir des toilettes après cette guerre capillaire.
Il n'y a quasiment plus personne dans le hall de départ à part deux vigiles et quelques voyageurs.
Minuit est passé depuis longtemps quand j'arrive enfin à trouver une position confortable pour dormir. J'espère que demain tout ira bien.
-Eris...lève-toi.
Je me réveille juste avant 4h20. J'ai le temps de passez tout les contrôles de sécurité et de m'installer à ma place. Le trajet durera cinq heures avec une escale de vingt minutes. Je pourrais peut-être me reposer une peu.
J'ai vu les minutes passer. Je me suis trouvé prisonnière entre un vieux chinois avec sa canne et un gros monsieur bavant, puant et ronflant. J'ai cru mourir.
Maintenant, que je suis arrivé...la voix...par quoi veux-tu que je commence?
-En fait...j'ai dans l'idée que tu ailles visiter quatre lieux: les montagnes de marbres, le tunnel de Cu Chi, le sanctuaire de My Son et le temple de la littérature de Hanoï. Un conseil commence par le tunnel de Cu Chi.
Pourquoi?
-Tu comprendras en y allant.
L a route menant au tunnel est assez accidenté, pour y aller on n’a pas d'autre choix que de prendre le bus. Je me retrouve donc dans un très vieux bus des années 60.
Je suis entassé au fond, compressé entre les parois de l'habitacle, un enfant dans les bras, pour avoir plus de place, entouré de sa mère et de sa sœur, à moitié assise sur une cage à poules rouillé où les occupantes me piquent les fesses. Tout ça sous un soleil de plomb: 45° à l'ombre alors imaginer dans une vieille boite de conserve ça devient une fournaise de l'enfer.
Au bout de quatre heures de routes sur un chemin sinueux et caillouteux ainsi qu'en variant les positions acrobatique, j'arrive devant la forêt où se trouve le tunnel.
-Pas trop mal aux fesses ?
Je les sens plus.
-Ah?
Tout comme mes bras, mon cou, mes jambes et ma tête.
-Pauvre bébé.
Arrête de te moquer. Sinon je dois savoir quoi sur le tunnel de Cu Chi?
-Eh bien…Le tunnel de Cu Chi est un immense système de tunnels souterrains. Durant la guerre du Vietnam, l’arrondissement de Cu Chi était l’une des zones de combat les plus intenses. Certains habitants de Cu Chi se sont alliés avec le Viet Cong, le front national de libération du Viet Nam. Ils ont alors entrepris des actions de guérilla en empruntant les tunnels. C’était le point de départ des troupes Viet Cong pour mener des attaques surprises contre les troupes américaines. Par contre les tunnels de Cu Chi ont été construis durant la guerre d’Indochine. Ils ont été ensuite agrandis durant la guerre du Vietnam.
Je m’avance dans une des embouchures du tunnel. C’est très étroit et le peu de lumière donne un aspect sinistre à l’endroit peu chaleureux. L’air a l’intérieur me comprime la cage thoracique comme une enclume. J’ai déjà ressentie ça avant.
Je ressors au bout d’un moment. Je n’arrivais plus à respirer et à avancer. Ma taille et ma corpulence ne m’y autorisait plus.
Je marche un peu à l’extérieur dans la forêt. Le silence y est maitre et le chant des oiseaux s’harmonisent en une symphonie avec la mélodie du vent. Un coin de terre un peu plus différents que les autres attire mon attention. Il est étrange. Il y a plus de feuilles dessus et la terre a l’air retourné. Je m’en approche doucement, tend ma main et…
-BOUH !!!!
-Aaaaaaaaaaaaah !!!
Je tombe en arrière sur les fesses tandis que l’homme en fasse de moi sors en riant d’une trappe au sol. C’est un des guides touristique du tunnel, je le reconnais tout de suite à sa tenue de combattant. Il m’aide à me relever et m’explique, en anglais, que la forêt est bourrée de piège dans ce genre directement relié aux tunnels. Ils étaient destinés aux soldats ennemis, ça facilitait les attaques surprise et les mises à mort.
Le guide me raccompagne à la sortie de la forêt et retourne à son groupe.
Je me remets de ma frayeur et remonte dans le bus, en me faisant bien écrabouiller contre le métal au passage. Direction les montagnes de marbres !
Je m’arrête à Da Nang7 où une très vieille dame m’accueille pour la nuit en échange d’une aide ménagère pour le peu de temps que je reste.
Sa maison-cabane faite de vieille brique fissurer, de bois pourri par l’humidité, de chaux et de feuilles jure énormément avec les bâtiments moderne en cour de fleurissons. Une cuisine, un salon-salle à manger et une chambre compose le petit habitat. Pour la toilette, la rivière est la salle de bain. La simplicité et pauvreté du lieu me rappel le Tibet.
Le lendemain, je remercie la vieille femme et me rend aux cinq montagnes de marbre soit au sud de Da Nang.
Au bout d’une demi-heure, j’arrive devant l’entré qui mène aux montagnes.
Les montagnes de marbre désignent en fait cinq collines de marbres et de calcaire. Les habitants leurs ont donné le nom des cinq éléments : Kim (métal), Thuy (eau), Moc (bois), Hoa (feu) et Tho (terre).
Je passe les grandes arches rouges en pierres qui servent de portes. Elles ressemblent aux toriis8 des sanctuaires japonais. Un prêtre m’accompagne dans mon chemin de prière : on passe à gauche, on se lave les mains puis on sonne la cloche en faisant une offrande, on tape deux fois dans ses mains en faisant légèrement avancer sa main droite et on prie, à la fin de la prière on refrappe deux fois des mains et on part à droite.
J’ignore à qui j’ai confié ma prière mais j’espère que ma modeste offrande lui convient.
Je remercie le prêtre et continue mon chemin.
Je n’ai pas fait d’étude en architecture ni être bonne en se domaine mais les innombrables tours blanche et vertes aux toits recourber me rappel quelque chose…
-Tu dois surement faire référence aux pagodes.
Une pagode ?
-C’est un lieu de culte qui peut garder en son sein une relique.
Quel genre de relique ?
-Ca dépend des endroits. Ca peut être un objet sacré qui appartient à une personne lié de près à la religion, comme les saints de nos églises, ou un bout du corps d’une de ces personnes vénérer. Saches que quatre des cinq montagnes possèdent dénombrable pagodes et de grottes dissimuler en leur sein. Alors imagine le nombre de relique. C’est énorme ! Autre chose, Thuy est la plus haute d’entre elles et Moc n’a ni grottes ni pagodes.
Impressionnant.
L’escalier de pierre qui mène à l’entrer d’une des grottes ressemble à la gueule immense et sombre du terrifiant imoogi9. Je m’y engage avec appréhension. Le souffle glacé et l’odeur concentré de la pierre, de la poussière ainsi que de l’encens me fait hérissé mes cheveux et m’asphyxie.
Je me dépêche de monter au sommet.
Le panorama est magnifique.
De là où je suis, je peux contempler les autres montagnes, les différentes pagodes, les temples bouddhistes disséminer ça et là ainsi que les gens en contre bas et surtout le ciel.
De mon poste d’observation, je n’entends que le sifflement du vent, comme un serpent, s’engouffrant dans le dédale de grottes ainsi que l’écho des pas et des voix des personnes qui monte.
Le vent caresse ma peau comme une plume et s’engouffre dans mon yêm10, dans mes cheveux tels une voile de bateaux. Mes yeux se ferment pour savourer cet instant de calme.
C’est sur les coups de quatorze heures que je décide de redescendre et de partir. J’y suis restée près de trois heures.
Pour me rendre à Hanoï, je dois reprendre cette maudite boite de conserve qui sert de bus. Demain, j’irai visiter le sanctuaire de My Son et le temple de la littérature, si c’est possible.
Le bus roule sur un énorme caillou ce qui me fait me cogner au plafond, qui est plutôt bas. A moitié sonné, je retombe sur le panier d'un vieux monsieur où quelque chose glisse sur moi. Avant que je puisse voir ce que c'est, le propriétaire du panier se lève d'un bond et me frappe violemment la cuisse avant de me tirer sur la banquette avec lui. Tout le monde se met en hauteur et c'est là que le vit. Ce qui avait glissé sur moi...n'était rien d'autre qu'un cobra!! En retombant sur sa prison, je l’avais libéré. Muni d'un bâton, l'homme se saisit du reptile et le remit à sa place.
Après cet accident reptilien plus rien n'entrave le reste du trajet.
Le soir vient de tomber sur Hanoï. Les moines d'un temple bouddhistes ont bien voulut m'héberger. J'ai même obtenu un guide!! Le vieux Vu Lâm11 est un passionné d'histoire et parle anglais couramment.
Vu Lâm vient me chercher tôt le lendemain matin. Nous ne petit-déjeunons pas puisque mon guide désire me faire goûter les spécialités de son pays et celons lui rien ne vaut les bons petits plats de leurs grands-mères.
Pour mon plus grand plaisir, nous ne prenons pas le bus mais un touc-touc12. C'est très drôle et on n’est pas entassé comme des sardines anorexiques. Par contre...on sent très bien la route et ses cailloux.
Le sanctuaire de My Son se situe à l'est de Hoi An. Le chemin dure environs sept jours et tout en touc-touc. Ca va être long.
- Venerable Vu Lâm. Could you tell me about the sanctuary we are going to visit, please?
(Vénérable Vu Lâm. Pourriez-vous me parler du sanctuaire que nous allons visiter, s'il vous plait?)
- My child. "Trăm điều nghe không bằng một điều thấy." Or "A hundred things heard are not worth a thing seen." (Mon enfant. "Trăm điều nghe không bằng một điều thấy." Ou "Cent choses entendues ne valent pas une chose vue.")
-Mieux vaux voir par soi même que dans entendre parler.
Les sept jours que nous avons passé, rien que pour aller à Hoi An, ont passer en un éclair. Nous avons passé notre temps à contempler le paysage et à goûter la cuisine locale : cha gio13, banh chung14, banh deo15, che16, pho17, banh cuon18, cha ca la vong19, bun thang20, com lam21, ...
Je me suis régalée!! J'ai pris au moins deux kilos. Le vieux Vu Lâm pince entre ses doigts un bourrelet en hochant la tête satisfait. Selon lui, je suis trop maigre. Chacun son point de vue.
Le matin du septième jour, nous sommes arrivés au sanctuaire de My Son.
Si je m'attendais à ça!
My Son est un ensemble de temples hindouisme chans22. L'endroit est gigantesque. L'atmosphère lourde et assommante s'unie avec harmonie à l'édifice mystique faisant taire jusqu'au bruit du vent et au chant des oiseaux même les battements de mon cœur semble faire silence.
My Son avec ses différents bâtiments de pierre, submerger par mère nature, ressemble à une cité des temps anciens engloutie par la mer. Elle se serai retirer quelques siècles après rien que pour nous. Une sorte d'Atlantide terrestre.
Le vieux Vu Lâm me prend par le bras et me fait déambuler entre les édifices. Nous zigzaguons entres les tombes des rois, des membres de la famille royales. Les différentes statues et fresques forment un labyrinthe où la nature n'est ni reine ni impératrice mais une déesse végétal. Nous circulons encore entre les ruines jusqu'à ce que le soleil, comme un incendie, embrasse le sanctuaire.
Presque inconsciemment, je joins mes mains en prière. Pourquoi? Peut-être pour la beauté de l'instant.
Quand le ciel prend ses habits du soir, nous partons à la recherche d’un gîte pour la nuit.
Le lendemain, nous nous levons très tôt, vraiment très tôt : quatre heures du matin.
Nous quittons la misérable baraque où nous avions échouer et prenons le premier taxi que nous voyons. On a de la chance car d'habitude c'est impossible d'en trouver un.
Après un peu plus de trois heures de routes, nous arrivons au temple de la littérature de Hanoï.
La porte d'entré est splendide et titanesque. Une fourmi se sentirai poussière devant la grandeur du monument. Mon guide me ferme la bouche et j'avale quand même une mouche. C'est pas très bon.
Le style des différents bâtiments fait penser un peu à l'art des pagodes japonaise ou des riches demeures chinoise. Il y a cinq cours arborés d'arbres gigantesque centenaire et de verdure.
/ DONG/
Le bruit lourd et sourd du gong23 me fait sursauter. Vu Lâm me rattrape de justesse avant que je ne l'entraine dans ma chute.
Un petit groupe d'enfants se moque de moi avant d'être repris à l'ordre par leur professeur. Je les regarde partir avant de rejoindre mon guide qui s'était éloigné. Je le remercie et m'excuse pour l'accident.
Nous restons un bon moment à vadrouiller entre les bâtiments. Pendant notre balade, Vu Lâm m'explique l'histoire et à quoi servait le temple.
- He is also known as Van Mieu. It was founded in 1070 by the 3rd emperor of the Ly dynasty, Lý Thánh Tông, at the time when Hanoi was named Thang Long. It was here that the sons of royal blood, the sons of mandarins, and the aristocracy continued their studies.
(Il est connu aussi sous le nom de Van Mieu. Il fût fondé en 1070 par le 3e empereur de la dynastie Ly, Lý Thánh Tông, à l’époque où Hanoi s’appelait Thang Long. C’est ici que les fils de sang royal, les fils de mandarins et de l’aristocratie poursuivaient leurs études.)
Quinze heures vient de sonner quand nous reprenons la route. Nous sommes chanceux d'avoir trouvé ce couple qui retourne eux aussi à Hanoï.
Il y a un dernier lieu que le vénérable Vu Lâm souhaite me montrer. D'après lui c'est un des plus beau paysage de tout le Viet Nam. Je suis un peu perplexe après tout ce que j'ai vu dernièrement rien ne pourrais être plus beau.
Vu Lâm ne me parle plus que de ce lieu soit disant magnifique. Il y aurait grandit et vécu les plus beaux moments de sa vie.
Et il parle, parle, parle jusqu'à n'en plus finir. Dans un vietnamien hésitant, je lui lance la seul phrase que je connais.
-"Trăm điều nghe không bằng một điều thấy."
Il me regarde d'un air outrer et va "bouder" dans son coin sous les rires du couple qui me félicite pour avoir réussi à sortir un proverbe et d'avoir fait taire mon compagnon. Eux aussi, il les a saoulés.
Arriver à Hanoï, nous remercions le couple et prenons un bus en direction du lieu mystère du vieux Vu Lâm.
Il est très tôt, six heures du matin. Il a été décidé que nous mangerons chez la nièce du vietnamien.
Les habitants de ce pays traitent avec beaucoup de respect mon moine de guide. Un homme d'une quarantaine d'année lui cède sa place, une femme lui propose du lait de coco et une autre lui donne des mangues.
Durant tout le trajet, je suis ballotté, comprimé, écrasé contre les bagages, les gens et la paroi du véhicule. J’avais oublié les désagréments de ce moyen de transport et bon sang…Qu’est-ce qui fait chaud !
Je sens mon bras, contre la vitre, cuir. Je peux presque sentir l’odeur de la chère brûler.
Dans mon dos, il y a cette vielle malle énorme qui s’enfonce et se décalque sur mon dos. Avec ma jambe gauche, je maintiens en place la caisse de lait et de d’autres provisions d’une femme enceinte jusqu'au fond des yeux. Avec ma jambe droite, j’empêche la malle de m’écraser ; mon bras droit garde en équilibre une cage à poule pleine à craquer, ce qui permet à un gosse de ne pas finir en purée écrabouiller par les gens. Mon bras gauche est comprimé contre ma poitrine grâce à la mère du petit et à la vitre. Donc pour garder l’équilibre, tout le poids de mon corps repose sur ma hanche qui brûle, elle-aussi, au soleil.
Je ne peux pas bouger : un geste et ce sera le désastre.
Une position inconfortable et acrobatique sous une chaleur digne des tréfonds de l’enfer ainsi que sur une route accidentée. Joie.
Et Vu Lâm qui me regarde en ricanant. Mesquin le moine mesquin. Ca doit être sa petite vengeance pour ce qui c’est passé dans la voiture.
A près plus de quatre heures, dans les bouchons, nous arrivons à destination. Vu Lâm me met ses mains sur mes yeux et me fait avancer.
- Be careful with the steps. (Attention aux marches.)
Nous descendons ce qui semble être un vieux escalier en pierre ou en grès qui doit être très abîme et en colimaçon.
Je sens crissé sous mes pieds le sable. Le doux clapotis de l’eau me vient comme une douce mélodie et son odeur iodée réveille de vieux souvenirs d’un certain borgne.
- Here we are. (Nous y sommes.)
Mes yeux papillonnent quelques secondes pour mieux s’habituer à la lumière du soleil.
Devant moi une baie aux eaux de lagoon s’étend comme un miroir turquoise reflète le ciel et les collines aux alentours. Des pics de roches de grès se dressent majestueux au milieu de ce miroir aqueux semblant défier les cieux. Les joncs24 écarlates glissent délicatement sur l’eau comme des pétales de camélias. Comme des boutons de fleurs pourpres en fleurissons, de toutes petites baraques traditionnelles s’avancent sur l’eau relié entre elles par le ponton.
Vu Lâm se dirige vers celle la plus avancer sur l’eau. Nous y entrons.
Une femme d’une quarantaine d’année vêtue d’un magnifique áo dài25 turquoise nous accueille. Elle n’est pas belle dans le sens où on l’entend mais ces gestes souples, agiles et gracieux comme une danse, lui donne la beauté d’une nymphe.
- Xin Lan cho chúng tôi một túi xoi ngu. (Mai Lan26 sers nous un xoi ngu sac27 s’il te plait.)
Le fumer qui s’échappe du plat de manière fantomatique les cinq couleurs du xoi ngu sac. Chaque bouché de ce plat me rappel les moments passés auprès de lui : le jaune de notre rencontre, le noir de notre départ, le vert des bons moments, le rouge de mes sentiments et le blanc de son absence.
La voie quoi que tu décides pour moi…à jamais je l’attendrais et ne l’oublierais.
Une larme coule doucement, en silence, en solitaire. Elle coule pour toi.
Rodrigue…
1pantalon à pont: partie de vêtement constituée d'une pièce d'étoffe en forme de trapèze qui se rabat sur le devant d'un pantalon, de bas en haut. Il sert de fermeture et s'attache par un boutonnage sur les côtés et à la ceinture.
214 besoins: se sont 14 besoins vitales que chaque personnes ont besoins soit: respirer, manger et boire, d'éliminer (aller aux toilettes), se mouvoir et de maintenir une bonne position (sport, relation sociale,...), de dormir et de se reposer, de se vêtir et de se dévêtir, de maintenir la température du corps dans les limites de la normal, d'être propre et de protéger ses téguments, d'éviter les dangers, de communiquer, de pratiquer sa religion et d'agir selon ses croyances, de s'occuper et de se réaliser, de se récréer, d'apprendre.
Si vous ne comprenez pas certains de ces besoins ou que vous voulez plus d'explication n'hésitez pas à me demander un commentaire.
3omnipotent: qui est tout puissant.
4omniprésent: qui est partout, qui accompagne en tout lieu.
5Huangpu: fleuve chinois qui traverse Shanghai. Il est large en moyenne de 400 mètres pour une profondeur de 9 mètres.
61379 yuan: 182 euros. Les yuans est la monnaie chinoise.
7Da Nang : ville de la région de la Côte centrale du Sud du Viêt Nam.
8Torii : est un portail traditionnel japonais. On les trouve généralement dans les sanctuaires où ils servent de porte d’entré. Il ne faut jamais passer au milieu du torii car c’est le chemin des divinités mais c’est aussi pour ne pas gêner les personnes qui entrent et qui sortent : on entre à gauche et on sort à droite.
9imoogi : créature coréenne présentant des traits de parenté avec le dragon. Il s’agirait de créatures sans cornes ressemblant aux dragons, mais ne pouvant appartenir à cette espèce à cause d'une malédiction. Pour certains, ce sont des apprentis dragons qui doivent survivre 1000 ans avant de devenir des dragons accomplis. Cette légende serait à rapprocher de l'origine serpentine des dragons. Dans les deux cas ce sont des grandes et bienveillantes créatures à la forme de pythons vivant dans l'eau ou des grottes. Les apercevoir est synonyme de chance. (Eris est au Viet Nam et elle imagine une créature coréenne. Elle trouve cette créature terrifiante car elle a vu le film D-War où l’imoogi y est décrit comme une créature maléfique.)
10yêm : tenue spécifique de la femme vietnamienne. C’est un cache-sein munis de quatre bretelles dont deux sont nouées derrière la nuque et les deux autres, derrière le dos. La forme du col peut varier: Col rond, col en cœur, col ouvert…
11Vu Lâm: nom masculin vietnamien signifiant pluie de foret.
12touc-touc ou tuk-tuk: est un tricycle servant généralement de taxi. Il est constitué d'un ensemble mono corps avec un avant de scooter, sur une roue, avec guidon, prolongé d'une « carriole » recouverte d'une capote, sur deux roues, dans laquelle s'assoient les passagers.
13cha gio: également connu sous le nom de Nem rán, est un plat populaire dans la cuisine vietnamienne. C'est de la viande hachée, généralement du porc, enveloppée dans du papier de riz et fris.
14 banh chung: Gâteau salé de riz gluant enveloppé dans des feuilles de latanier ou de bananier, qui lui confèrent une certaine couleur verte.
15 banh deo ou gâteau de lune: gâteau est à base de farine de riz gluant et fourré aux fruits confits et aux graines de sésame. Il contient souvent un jaune d’œuf salé (en général de cane). La surface est décorée de motifs en relief ou de sinogrammes auspicieux (symbole bouddhiste).
16che: peut prendre la forme de boissons rafraîchissantes mais également se présenter sous une forme plus compacte. Contient souvent du riz gluant, de la gelée de plante, de la fécule de riz, du manioc. Ils sont souvent arrosés de lait de coco. Ils peuvent se manger froid ou chaud.
17 pho: ou soupe tonkinoise, est le plat national vietnamien par lequel débute toute journée et qui peut se consommer à tout moment de la journée.
18banh cuon: crêpe faite à base de farine de riz enroulée et garnie principalement avec de la viande de porc haché et des champignons noirs.
19 cha ca la vong: hachis frit de poisson. On sépare la chair des arêtes qui vont dans une sauce, la chair est marinée dans le sel avant d’être grillée. Plusieurs épices rehaussent aussi la saveur des poissons tels que la coriandre, la menthe et l’aneth.
20 bun thang: soupe de vermicelles de riz avec du poulet, de l’omelette, du pâté de porc coupés en julienne et des crevettes mixées.
21 com lam: plat à base de riz gluant. On utilise des tronçons de jeunes bambous de 20 à 30 cm, bouchés à une extrémité et sectionnés à l’autre. Ces tronçons sont grillés sur le feu jusqu’à ce que l’écorce se calcine.
22 chans: zen ou méditation.
23 gong: Le gong est un instrument provenant du sud-est asiatique. C'est un instrument à percussion principalement fabriqués à partir de bronze ou de laiton. Un gong est un disque plat en métal frappé à l'aide d'une mailloche. Il existe trois types : gong suspendu (disques circulaires plus ou moins plats, suspendus verticalement au moyen d'un cordon passé dans deux trous proche de la bordure supérieure), gong à bosse ( la partie centrale est surélevée par rapport au reste du disque, ils sont généralement également suspendus) et gong bol (en forme de cuvette, ils restent posés sur des coussins).
24 Jonc : Une jonque est un bateau traditionnel d'Asie, à coque compartimentée et à voiles aux « trois quarts » entièrement lattées « flottantes » et à amure glissante ou réversible.
25 áo dài : robe traditionnelle vietnamienne. Cette robe est notamment l'uniforme des élèves et des étudiantes, des hôtesses de l'air,... Il est porté par la quasi-totalité des femmes lors des moments importants.
26 Mai Lan : prénom féminin vietnamien signifiant fleur d’abricot et d’orchidée.
27 xoi ngu sac : plat vietnamien sucré ou salé, préparé à partir de riz gluant et d'autres ingrédients.
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