• Vodka, Hydromel et Kva

    Chapitre 26: Son ange

    Père est préoccupé. Je ne l’ai jamais vu aussi soucieux, aussi inquiet.

    ‘’Celle qui est venue te prendre ce soir d’hiver et qui ne t’as pas pris ainsi que dont le nom ne doit pas être prononcer’’ doit être quelqu’un de vraiment terrifiant. C’est la première fois que je voyais père avoir si peur, si terrifié.

    Père m’a parlé une fois d’elle et il l’avait désigné comme étant l’Être Pale. Et cette fille serait amie avec elle ? Elle serait la protéger de cette chose ? Pourtant elle a l’air d’être quelqu’un de tout à fait ordinaire. A part ses cheveux bleus et ses yeux vert mordoré, elle est très banale. Enfin banal…si on oublie son coup de poing. Elle m’a fait vraiment mal. Et pourtant, Eris a de si beau yeux…si profond…si fascinant.

    Je me secoue la tête. Mais à quoi est-ce que je pense ? C’est pas le moment !

    Je continue mon chemin vers le bureau de père. A un tournant, je la croise.

    Elle est là assise sur le rebord de la fenêtre l’air pensive. Le sang sur sa tempe a séché emprisonnant quelques cheveux bleus. Elle n’a pas voulu se faire soigner. Elle voulait que se soit que ce Rodrigue qu’il la soigne. Je ne la comprends pas. Les meilleurs médecins du pays sont au service de père. Et puis se n’est qu’une petite égratignure de rien du tout qui se soigne en deux minutes. Alors qu’est-ce que ce Rodrigue à de spéciale ?

    Père n’a pas insisté mais moi cette question me revient en tête à chaque fois que je la voie.

    -Tu conte la poser un jour ta question ?

    Je sursaute. Elle n’a pas bougé de sa position initiale mais je sens son regard, au travers de la vitre, sur moi.

    -Pourquoi ?

    Elle tourne légèrement sa tête vers moi.

    -C’est peut-être qu’une égratignure mais…pourquoi ne veux-tu pas te faire soigner par un médecin d’élite mais par un simple mec sortit de nulle part ?

    J’ai à peine fini ma phrase que je suis plaqué au sol par une main de fer avec une étrange dague en forme de dragon sous la gorge. Je relève un peu la tête pour croiser le regard indéchiffrable d’Eris. Aux cours de ma vie, j’ai croisé de nombreux assassins et leurs soifs de sang mais celle d’Eris est beaucoup plus…mortel.

    Sa voix vibra dans le couloir tel les préludes d’un orage.

    -Ce mec, comme tu dis, m’a sauvé la vie par deux fois. Il m’a soigné, logé et nourrit alors qu’il ne me connaissait même pas. Il m’a suivi alors qu’il a le mal des transports. Je l’ai emmené dans des endroits où il ne pensait même pas y mettre les pieds un jour. Il est nul en langue, ne sait pas vraiment se battre, n’a pas de tac, dit des énormités plus grosses que lui mais il ne m’a jamais lâché. Il m’a soutenue quand j’étais pas bien. Il m’a relevé quand je tombais. Et pourtant nous ne nous connaissons depuis pas longtemps et pourtant c’est comme si nous étions ensemble depuis toujours. Je lui fais confiance, il me fait confiance. Je lui dois ma vie. Et s’il me demande je la lui donnerais sans hésiter ne serait-ce qu’une millième de seconde. Je lui dois tout. Il est tout pour moi. Il est MON ange. Je ne laisserai personne dire de mal de lui devant moi que tu sois le fils du chef de la mafia ou pas. Et c’est pareil si on lève le moindre doigt sur lui. Si c’est le cas alors je le tuerais sans la moindre hésitation. Je suis claire ?

    Ça réaction est pire que quand je lui ai parlé de Masque d’Angoisse.

     Je déglutis difficilement. Clair. C’est très clair… J’hoche la tête pour le lui faire comprendre et elle me relâche. Je reste un moment par terre avant de pourvoir me mouvoir de nouveaux. Ces yeux…étaient celui d’un tueur et d’un prédateur. Féroce et dangereux.

    Je me relève difficilement et repris ma route en boitant. J’arrive devant le bureau de père. Je toque les trois coups qui me caractérise : un en bas de la poigné et deux à gauche avec 5 secondes d’intervalles.

    - Vstupil (Entre.)

    Je pousse la porte et me poste en face de père. Son bureau est envahi par la paperasse et l’écran géant qui lui sert d’ordinateur. Derrière lui des écrans de contrôle on l’on peut voir tout ce qui se passe dans le manoir dont le couloir où j’étais avec Eris.

    - Vy videli ottsa? (Vous avez vu père ?)

    - Da. Chto vy chuvstvuyete? (Oui. Qu’elle est ton ressenti ?)

    - Eto pervyy raz, kogda ya pochuvstvoval to, chto my nazyvayem terrorom. Nastoyashchiy uzhas. Eta devushka bukval'no napugala menya. YA dumayu, eta devushka nauchila menya FEAR. Ona vyglyadela takoy khrupkoy, khotya ... (C’est la première fois que je ressenti ce que nous définissons comme étant la terreur. La vraie terreur. Cette fille m’a littéralement terrifié. Je crois que cette fille m’a appris la PEUR. Elle avait pourtant l’air si fragile…)

    - Ona byla. No eto bylo ran'she. (Elle l’était. Mais c’était avant.)

    - Do chego? (Avant quoi ?)

    - Interesno, byla li ona chast'yu ... Net, vse oni davno ubity, ona ne mogla ikh vosstanovit'. (Je me demande si elle fait partit de…Non ils ont été tous tuer il y a longtemps. Elle aurais pas pu en rechaper. )

    C’est sur cette phrase que le silence s’abattus dans la pièce. Il se servit un verre de vodka, à moi de l’hydromel et un autre de kva.

    - di yeye. My tochno nashli, gde nakhoditsya Rodrig. YA dumayu, ona byla by schastliva uslyshat' eto. (Va la chercher. On a retrouvé précisément où se trouve Rodrigue. Je pense qu’elle serait contente de l’apprendre.)

    J’eu juste le temps d’ouvrir la porte qu’elle est déjà devant moi. Son regard est indéchiffrable. Elle passe devant moi et se poste devant père.

    - Itak? (Alors ?)

    - Prigotov'tes', my ukhodim cherez 10 minut. (Prépare toi. On part dans 10 minutes)


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