• La danse de Kali

    Chapitre 39: La danse de Kali

    Je me jette sur l’homme qui se tiens devant moi toute dague dehors. Emporté par mon élan, l’homme tombe abasourdi. D’un geste simple, je lui tranche la carotide et l’abandonne là. Je m’engouffre rapidement dans le couloir.

    Des pas précipités résonnent sur ma gauche et cinq hommes vêtues de noir, tatoué poussent violemment la porte de papier de riz. Avant qu’ils ne le fassent, je me jette sur eux et reproduit, sans le vouloir, le schéma de ma première bagarre en Espagne. Sauf que là on est à l’intérieur et que je suis plus rapide, agile, sans pitié avec plus d’expérience. Cette fois je ne suis pas blessé. Je finis vite mon affrontement et m’engouffre dans la pièce. Vide.

    Je vais dans la pièce adjacente. Vide. Un mauvais présentiment m’enserre la gorge et les tripes. Je sors en courant des deux pièces, retourne dans le couloir, dérape plusieurs fois sur le parquet et ouvre chaque pièce.

    Rien. Vide. Personne.

    -Où sont-ils ?

     

    J’ouvre une autre pièce. La salle de bain.

    Je vais pour reprendre ma course mais un faible bruit me fait m’arrêter net dans mon élan. Des sanglots. Je retourne dans la salle de bain et ouvre le bac à douche. Ils sont là sanglotant, serrés les uns contre les autres. Les trois enfants. Le plus vieux des enfants est une adolescente brune au beau yeux gris tenant contre elle ses deux petits frères.

    Je m’approche doucement d’eux, en rangeant mon arme, présentant mes mains.

    - SHH. Subete junchōdesu. Kigai o kuwaetaku arimasen. Watashi wa anata o tasukeru tame ni koko ni imasu. Goryōshin wa dokodesu ka? (Chut. Tout va bien. Je ne vous veux aucun mal. Je suis là pour vous aider. Où sont vos parents ?)

     

    Ma voix douce semble les rassurer puisqu’ils arrêtent de trembler.

    - Ryōshin o tsurete itta dansei ga imasu. Karera wa jibun no heya ni imasu. (Il y a des hommes qui ont pris nos parents. Ils sont dans leur chambre.)

    - Koko ni ite,-on o tatenaide kudasai. Watashi wa subete o daiji ni shimasu. Soshite,-onde wa arimasen.  (Restez ici et ne faites pas de bruit. Je m’occupe de tout. Et pas un bruit.)

     

    Je fais coulisser la porte et pour m’assurer que personne n’entre, je pousse une sorte armoire ancienne.

    Direction le fond de la maison là où la petite m’a indiqué la chambre de ses parents. Devant la porte, j’entend les hurlements de ce qui doit être le chef de la bande et les pleurs ainsi que des supplications des pauvres parents.

     Je fais coulisser la porte sans bruit et me glisse derrière un homme. C’est le bruit mat de son corps qui donne l’alerte. Ils se jettent tous sur moi. J’ai du succès. Pirouette, glissade, transperce. Déjà trois hommes tombent sous mes coups. J’évite de justesse le sabre qui m’approche de trop près. J’attrape son propriétaire par la nuque et l’envoie s’empaler sur celui de son copain. Un de moins. Je fais un bon en arrière, évite un autre et les fais s’auto-entretuer. Pare, pare, évite, uppercut, coup de genoux dans le ventre, pare, coup de poing.

    Ah ! Excuse-moi ! Je t’ai arraché un œil sans le vouloir !

    Je me retourne et prend l’arme de son propriétaire qui la reçois en pleine tête. Je plaque au sol un assaillant et le piétine férocement en donnant un coup de pied à un autre.

    Au bout de quelques minutes, il ne reste plus que moi, le couple et le chef. De rage celui-ci sorti une mini-mitraillette et vide son chargeur sur moi. La femme hurle en voyant la scène. Quand la fumée se dissipe, j’ai le plaisir de voir leurs têtes surprises. Pour cause, je ne suis pas morte et j’ai peu de blessures : une balle dans l’épaule droite, dans le bras gauche, dans la cuisse droite et une dernière m’a effleuré la joue. Pourquoi je ne suis pas morte ? Simple, je me suis protégée avec les cadavres de ses hommes.

    Pris de panique, il s’enfuit dans le couloir. Je le poursuis mais j’ai été désarmé durant la bataille donc…je lui saute dessus et plante mes dents dans sa gorge. Je le sens se débattre sous moi. Sans pitié ma mâchoire lui compresse l’aorte, la veine éclate. L’effet ne se fait pas attendre, il meurt dans un glougloutement sinistre. Je retourne auprès du couple. Je dois être terrifiante avec tout ce sang autour de la bouche.

    - Watashinonamaeha Erikkudesu. Watashi wa megami izanami ni yotte okura remashita. Kare no namae de, watashi wa anata o mamoru tame ni kimashita. Shikashi, watashiniha jōken ga arimasu. (Je m’appelle Eris. J’ai été envoyé par la déesse Izanami. En son nom, je suis venue vous protéger. Mais j’ai des conditions.)

    - Dore? (Lesquelles ?)

    -Watashi wa anata to issho ni ite, hontō no nihonjin ni sa sete kudasai. (Laissez-moi rester vivre avec vous et faites de moi une vraie japonaise.)

     

    Ils acceptent. Par la fenêtre, je vois Izanami sourire.

    - Kari ga jibun de odotte iru no o mita to omotta. (J’ai cru voir Kali en personne danser .)


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